Un binôme franco-guinéen pour évaluer les besoins en reboisement dans la Préfecture de Boffa !

Ils se sont retrouvés en Guinée autour d’une thématique commune : l’environnement. Victor Boutin, 23 ans, apprenti ingénieur agronome français de l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse, en apprentissage auprès du Département de la Charente-Maritime et Ousmane Diallo, 25 ans, guinéen diplômé en Géophysique et environnement de l’Université de N’zérékoré.

De juin à septembre 2022, ce binôme a mené une étude pour Charente-Maritime Coopération, qui souhaite, avec l’ouverture d’un nouveau volet d’activités sur l’environnement, accompagner les communautés dans l’adaptation aux changements climatiques.

Victor, tu es apprenti auprès de la Direction de l’Environnement et de la Mobilité au Département de Charente-Maritime, quelles étaient tes missions en France et qu’est-ce qui t’a amené en Guinée ?

Depuis deux ans j’ai la chance de travailler sur la mise en œuvre des volets biodiversité et agriculture du plan de gestion de la vallée de la Trézence. Dans le cadre de l’apprentissage, notre école nous demande de réaliser une expérience de mobilité à l’international pour nous sensibiliser à la diversité culturelle. La proposition du Département a été pour moi une très belle opportunité, me permettant de m’ouvrir au monde de la solidarité internationale et de découvrir une autre culture tout en ayant la possibilité d’agir pour l’environnement.

Ousmane, qu’est-ce qui t’a amené chez CMC et quelle est ta mission ?

Membre de l’ONG ACIDED Boffa, j’ai rencontré les responsables de CMC lors des échanges autour d’un projet d’assainissement entre notre ONG et les responsables de l’association. Mon profil relatif à l’environnement les a intéressés pour être en stage avec Victor. Au cours de la mission nous avons effectué une étude bibliographique ainsi que des visites de terrain (discussions avec les communautés), ce qui nous a permis d’avoir une synthèse sur les besoins en reboisement, les politiques publiques du secteur et les modalités de gestion.

Qu’est-ce qui vous a marqué humainement en venant travailler chez CMC à Boffa ?

Ousmane : L’ouverture et l’accessibilité de l’ensemble des équipes du CMC a été un facteur majeur pour la réussite de cette mission. Tout au long de cette mission nous avons été écoutés, entendus et orientés à chaque fois qu’il y avait besoin. Ce fait dépasse le degré professionnel et constitue la vraie marque d’une solidarité avec des jeunes en début de carrière.

Victor : Ce qui m’a plu énormément ici ce sont les interactions sociales, elles sont très riches et très nombreuses. J’ai été culturellement très bien intégré grâce à Ousmane, qui m’a beaucoup appris sur son pays.

Et d’un point de vue professionnel, que retenez-vous de l’étude et de votre stage ?

Victor : J’ai été particulièrement marqué par l’exposition des populations aux changements climatiques. La dégradation du trait de côte et la salinisation des plaines rizicoles font partie des impacts les plus visibles sur le littoral. Ces enjeux sont d’autant plus importants dans ces zones où les populations ont moins de moyens qu’en Europe.

J’ai appris à faire preuve de diplomatie pour faire avancer les projets et cette ouverture au monde constitue selon moi une part importante de ma formation afin de répondre aux défis qui m’attendent dans ma vie d’ingénieur agronome

Ousmane : Les effets du changement climatique sont clairement visibles dans la préfecture de Boffa. La rareté des pluies, l’accès difficile à l’eau potable, la diminution du couvert végétal, l’appauvrissement des sols, l’élévation de la température, la montée des eaux sur le littoral sont des faits que j’observe au quotidien. En plus d’être attribués au changement climatique, ces problèmes tirent aussi leur origine des exploitions minières récemment installées dans la préfecture.

Ce stage m’a outillé pour comprendre d’autres aspects marquant en zone rurale et pour développer ma personne au début de ma carrière. CMC m’aura permis d’apporter une petite pierre à l’édifice public, pour le développement durable de la Préfecture de Boffa.

Quelles sont vos perspectives pour la suite de la mission ?

Ousmane : Après ce stage, je consacrerai mon temps à être disponible pour l’ONG ACIDED qui regroupe l’essentiel des ambitions collectives et volontaires pour le développement de Boffa, à ma famille qui attend plus de responsabilités de ma part, et à la recherche des possibilités de formation pour ajuster ma connaissance surtout dans les secteurs du développement communautaire.

Victor : A partir de septembre j’entame ma dernière année d’apprenti ingénieur agronome de l’ENSAT. Cette dernière année va me permettre de développer des compétences en gestion de données géographiques appliquées au domaine de l’environnement et de l’aménagement. J’intègre en parallèle l’entreprise MEOSS, pour la fin de mon apprentissage, qui fournit des outils d’aide à la décision pour l’aménagement des territoires destinés aux collectivités territoriales en s’appuyant sur l’analyse d’images satellites, notamment pour répondre aux objectifs de neutralités carbone des territoires.


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